Notions essentielles
- Prendre en compte les préférences du client, la gravité des symptômes, les déclencheurs et les résultats de traitements antérieurs pour choisir une option de traitement.
- Pour les cas de dépression légère ou modérée, la psychothérapie fondée sur les données probantes est aussi efficace que la pharmacothérapie.
- Envisager de conseiller au client de faire plus d'exercice et d'activités physiques, en plus de suivre le traitement psychosocial et la psychopharmacologie.
Symptômes légers ou modérés
Le traitement initial pour les personnes atteintes de symptômes légers ou modérés de dépression comporte les volets suivants :
- psychoéducation
- autogestion appuyée
- documents d'appui imprimés et multimédias
- soutien dispensé par un professionnel de la santé (en personne ou au téléphone)
- exercice et activité
- photothérapie (exposition à une source de lumière fluorescente) pour le trouble affectif saisonnier (épisodes dépressifs récurrents en hiver).
Absence de réponse aux traitements de faible intensité
Le choix d'une option thérapeutique pour les personnes dont la dépression n'est pas soulagée par les traitements de faible intensité devrait se faire en tenant compte des éléments suivants :
- les préférences du client
- la durée de l'épisode et la croissance en intensité des symptômes
- les antécédents d'épisodes de dépression
- les comorbidités d'ordre physique
Options psychothérapeutiques
- thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : 12 à 16 séances hebdomadaires
- thérapie interpersonnelle : 14 à 16 séances hebdomadaires
- thérapie de résolution de problèmes : 4 à 6 séances hebdomadaires
Psychopharmacologie
Agents antidépresseurs
En abordant avec le client le choix d'un antidépresseur, communiquer les éléments suivants :
- probabilité et nature des effets secondaires
- antécédents du client, y compris son expérience de l'efficacité et de la tolérabilité d'un agent antidépresseur
- interactions possibles avec d'autres médicaments
- effets possibles sur les comorbidités
Les nouveaux antidépresseurs (inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine [SSRI], bupropion, mirtazapine et venlafaxine) sont les médicaments de première ligne qui offrent une meilleure tolérabilité et innocuité que les antidépresseurs cycliques et les inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO).
Traitement d'entretien
Le but du traitement d'entretien est la prévention d'une rechute et la récurrence.
- La plupart des personnes qui prennent des antidépresseurs devraient continuer à en prendre pendant au moins quatre à six mois après avoir obtenu une rémission.
- Les personnes présentant des facteurs de risque (dépression chronique, récurrente, sévère ou épisodes dépressifs difficiles à traiter) devraient poursuivre le traitement par antidépresseurs pendant au moins deux ans. Certaines personnes doivent suivre un traitement pendant toute la vie.
Arrêt des médications
Pour cesser le traitement médicamenteux, diminuer graduellement la dose (p. ex., prévoir au moins une semaine entre chaque réduction de la dose) dans la mesure du possible. Mettre en garde les clients contre les symptômes liés à l'arrêt du traitement et suivre leur évolution (ils sont habituellement légers et passagers).
Absence de réponse au traitement
En cas d'absence de réponse au traitement, envisager les options suivantes :
- Vérifier le diagnostic et notamment la présence de trouble bipolaire, de comorbidités physiques ou mentales ou de problèmes de toxicomanie.
- Réévaluer la gestion des effets secondaires.
- Ajouter la psychothérapie.
- Passer à un autre antidépresseur.
- Ajouter un agent adjuvant (p. ex., lithium, un agent antipsychotique courant).
- Combiner avec un autre antidépresseur d'une catégorie différente. Faire attention aux interactions médicamenteuses et aux effets secondaires plus intenses.
Sommaire des données probantes
Kennedy, S.H., Lam, R.W., Parikh, S.V., Patten, S.B. et Ravindran, A.V. (2009). Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments (CANMAT) Clinical Guidelines for the Management of Major Depressive Disorder in Adults. Journal of Affective Disorders, 117(Suppl. 1). S44–53.
Lam, R.W. (2011). Dans D. Goldbloom et J. Davine (réd.), Psychiatry in Primary Care: A Concise Canadian Pocket Guide (pp. 13–26). Toronto (Ontario) : Centre de toxicomanie et de santé mentale.
National Institute for Health and Care Excellence. (2009). Depression in Adults: The Treatment and Management of Depression in Adults (Clinical Guideline 90). Londres (Royaume-Uni).