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Troubles des conduites alimentaires : Traitement

 

Soutien et sensibilisation

Sensibiliser les clients et leur famille au sujet des troubles des conduites alimentaires et de leurs stratégies sert à les informer et à les motiver. Les fournisseurs de premier recours peuvent dispenser ce soutien de différentes manières :

  • offrir des publications d'auto-assistance et des conseils autoguidés, comme les consultations régulières avec un fournisseur de premier recours;
  • prendre en charge la surveillance du poids de la cliente lors des consultations régulières et l'encourager à se débarrasser de sa balance à la maison;
  • demander au client de tenir un journal de son alimentation et des comportements qui y sont liés, de sorte à commencer à prendre conscience des liens;
  • aider la cliente à comprendre que la prise de 500 g à 1 kg par semaine est appropriée dans le contexte de l'anorexie nerveuse;
  • diriger les clients et leur famille vers le site Web du NEDIC (National Eating Disorder Information Centre), qui présente de l'information sur la prévention et la promotion de la santé (en anglais).

Psychothérapie

 

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la thérapie interpersonnelle (TIP) sont les traitements les plus validés pour les troubles des conduites alimentaires, surtout la boulimie nerveuse et l'hyperphagie boulimique.

  • La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une démarche sensée qui exige que le client remette en question ses idées préconçues et se concentre sur le changement de comportement. Cette thérapie est structurée, orientée vers un objectif et de durée limitée. La TCC fait intervenir des habiletés particulières que le fournisseur de premier recours peut appliquer au traitement d'autres problèmes de santé mentale, dont la dépression et l'anxiété. Les clients peuvent être aiguillés vers d'autres professionnels qui pratiquent la TCC, comme des travailleurs sociaux, des psychologues ou des ergothérapeutes.
  • La thérapie interpersonnelle (TIP) est une forme de psychothérapie structurée et de courte durée qui est fondée sur des modèles psychodynamiques et interpersonnels. Pour la TIP, la source des problèmes est liée aux liens d'attachement insécurisants et aux expériences de la petite enfance. La TIP se concentre sur quatre domaines problématiques : chagrin, différends interpersonnels, transitions de rôle et déficits interpersonnels. Elle aide le client à initier des changements dans leur vie interpersonnelle par rapport aux facteurs susceptibles de causer ou d'exacerber leur trouble du comportement alimentaire.
  • La démarche basée sur la pleine conscience accroît la conscience de soi, l'acceptation et le non jugement. Cette pratique s'acquiert par des exercices de méditation et de concentration sur un élément spécifique comme la respiration. Pour parfaire la formation, il incombe d'y consacrer une tranche de temps tous les jours. Les résultats des études laissent entendre qu'il s'agit d'un traitement prometteur pour l'hyperphagie boulimique. Cette démarche se situe en dehors du champ de pratique du premier recours et nécessite l'apport de professionnels qualifiés.
  • La thérapie familiale a donné les meilleurs résultats dans le traitement de l'anorexie nerveuse et devrait être mise à la disposition des enfants et des adolescents qui sont atteints de ce trouble du comportement alimentaire. Le modèle Maudsley (en anglais) fait participer tous les membres de la famille sans jeter le blâme sur ceux-ci ni sur le client. Ce traitement se déroule en trois étapes : réalimenter le client, donner au client plus de contrôle sur sa prise de nourriture et examiner son identité et ses relations.

·          Entrevues motivationnelles. L'évaluation précoce de ce qui motive le client à participer au traitement est essentielle à la réussite du traitement. L'entrevue motivationnelle sert à évaluer les sentiments d'ambivalence, le degré de confiance et l'état de préparation au changement du client.

Pharmacothérapie

 

  • Pour l'anorexie nerveuse, il n'y a pas de données probantes de grande qualité indiquant que les antidépresseurs sont efficaces pour traiter le dérèglement de l'humeur qui se manifeste dans le cadre de ce trouble du comportement alimentaire. Pour les personnes qui ont atteint un poids normal, les médicaments peuvent être efficaces pour traiter les problèmes d'humeur et l'anxiété.
  • Les médicaments qui induisent la prise de poids ou qui stimulent l'appétit sont à éviter car il a été démontré qu'ils sont inefficaces.
  • Pour la boulimie nerveuse, le seul médicament approuvé au Canada est la fluoxétine, un antidépresseur.
  • Pour l'hyperphagie boulimique, il existe des éléments de preuve appuyant l'utilisation d'antidépresseurs de la classe des ISRS, comme la fluoxétine, la fluvoxamine, la sertraline et le citalopram.

Sommaire des données probantes

 

Courbasson, C. et Shapira, L. (2012). Dans A. Khenti, J. Sapag, S. Mohamound et A. Ravindran (réd.), Collaborative Mental Health: An Advanced Manual for Primary Care Professionals (pp. 143-178). Toronto (Ontario) : Centre de toxicomanie et de santé mentale.

Goldbloom, D. (2011). « The patient with an eating disorder ». Dans D. Goldbloom et J. Davine (réd.), Psychiatry in Primary Care: A Concise Canadian Pocket Guide (pp. 129-144). Toronto (Ontario) : Centre de toxicomanie et de santé mentale.