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Évaluation des troubles concomitants (coexistence de problèmes d'alcool et de dépression)

Renseignements utiles à l'évaluation

Voici des moyens de recueillir des renseignements importants pour l'évaluation :

Automédication et troubles concomitants

Les patients qui présentent à la fois un trouble de l'usage de l'alcool et des symptômes de dépression clinique ont soit des troubles concomitants, soit un trouble thymique secondaire à un trouble de l'usage de l'alcool.

Il ne faut pas présumer que la consommation d'alcool est obligatoirement une forme d'automédication contre la dépression. Cela signifie qu'il ne faut pas croire que le traitement de la dépression mettra fin à la consommation abusive d'alcool. Le traitement doit porter à la fois sur la consommation abusive d'alcool et sur la dépression clinique (Santé Canada, 2001b).

Quand on fait une évaluation de dépression clinique, surtout dans un cas de troubles concomitants, on doit envisager la possibilité d'un trouble bipolaire, car c'est ce trouble qui est le plus souvent associé aux troubles de l'usage d'une substance.

La concomitance d'un trouble de l'usage de l'alcool et d'un trouble dépressif majeur augmente les risques et la déficience fonctionnelle associés à chacun de ces troubles, et elle complique le traitement (Davis et coll., 2008; Gadermann, 2012; Lynskey, 1998; Schuckit et coll., 2013).

Évaluation des patients présentant des symptômes psychotiques

Les patients qui présentent des symptômes psychotiques en sus de symptômes dépressifs devraient être considérés, jusqu'à preuve du contraire, comme étant atteints de dépression clinique avec éléments psychotiques.

En pareil cas, si le patient boit, les possibilités de diagnostic sont multiples et l'évaluation, qui prendra du temps, devra comporter des observations faites durant une période d'abstinence.

En raison du risque élevé de préjudices physiques, intentionnels ou non, que le patient risque de s'infliger ou d'infliger à autrui, le médecin devrait sérieusement envisager une hospitalisation d'urgence.

Symptômes caractéristiques de la psychose

Les troubles de la perception visuelle peuvent provenir soit d'un délire alcoolique aigu provoqué par un sevrage, soit d'une dépression avec éléments psychotiques. Ces deux états requièrent une hospitalisation immédiate.

Si vous n'êtes pas certain que le patient se soit abstenu de boire durant au moins une semaine, envisagez la nécessité d'un sevrage d'urgence sous contrôle médical.

Il est peu probable que les idées délirantes et les hallucinations auditives qui persistent au-delà de la période de sevrage aigu soient liées au sevrage.

Clarification du diagnostic

Lorsqu'il y a coexistence de trouble de l'usage de l'alcool et de symptômes de dépression clinique, la probabilité que le patient présente un trouble de l'usage de l'alcool en même temps qu'un trouble dépressif majeur plutôt qu'une dépression induite par l'alcool est accrue par les facteurs suivants :

  • antécédents de dépression clinique idiopathique ou de troubles anxieux en l'absence d'un trouble de l'usage de l'alcool ;
  • antécédents familiaux de troubles thymiques en l'absence de troubles de l'usage de l'alcool (Schuckit et coll., 2013)
  • antécédents familiaux de suicide ou d'homicide (McKenna et Ross, 1994).
  • Résultats qui n'ont pas d'utilité pour l'évaluation et la clarification du diagnostic :
  • absence de réponse au traitement par un inhibiteur sélectif de recapture de la sérotonine – cela ne signifie pas nécessairement que la dépression a été induite par l'alcool ;
  • absence d'atteinte des organes cibles – cela n'exclut pas la possibilité d'un trouble de l'usage de l'alcool ;
  • fonction hépatique normale – cela n'exclut pas la possibilité d'un trouble de l'usage de l'alcool.