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Définition de la notion de toxicomanie

On emploie souvent le terme de toxicomanie pour désigner les comportements associés à une perte de contrôle, qu'il s'agisse de la fixation à l'égard d'une émission de télévision ou du magasinage ou de l'état de sevrage ressenti quand on doit se passer, volontairement ou non, d'un certain comportement ou d'une certaine substance (p. ex., « Je dois être accro au café : j'ai mal à la tête quand je n'en bois pas le matin. »).

Pourtant, ni le plaisir dérivé d'une certaine activité, ni le fait de se sentir en état de manque n'implique nécessairement l'existence d'une toxicomanie.

Le terme de toxicomanie (addiction) étant généralement employé de façon très vague, de nombreuses tentatives ont été faites pour mieux le cerner. En 2011, l'ASAM (American Society of Addiction Medicine) en donnait la définition suivante :

La toxicomanie est une maladie primaire chronique des aires cérébrales de la récompense, de la motivation et de la mémoire et des circuits neuronaux associés. Une dysfonction de ces circuits conduit à des manifestations caractéristiques d'ordre biologique, psychique, social et spirituel. Cela se traduit par la poursuite pathologique de la récompense ou du soulagement, que ce soit par le recours à des substances psychoactives ou par d'autres comportements.

La toxicomanie se caractérise par une incapacité à renoncer catégoriquement à un certain comportement, un manque de contrôle du comportement, des envies impérieuses, un manque de lucidité à l'égard des graves problèmes engendrés par son comportement et ses rapports avec autrui et des réactions émotives dysfonctionnelles. Comme il en va des autres maladies chroniques, la toxicomanie est souvent associée à des cycles de rémission et de rechute.

Notions de base

La dépendance physique

La dépendance physique est un état d'adaptation physiologique résultant de la consommation régulière d'une drogue, état qui est responsable du syndrome de sevrage accompagnant l'interruption de sa consommation. Elle est généralement associée à une tolérance accrue. Si la dépendance physique s'observe fréquemment dans les troubles liés à la consommation de substances psychoactives, elle n'implique pas nécessairement une toxicomanie.

La tolérance

Il y a tolérance lorsqu'il faut prendre des doses plus fortes d'une drogue pour ressentir le même effet que celui éprouvé lors de la prise initiale. La tolérance est souvent associée à la dépendance physique.

Lorsqu'on prend un analgésique ayant des effets psychoactifs, on a tendance à s'accoutumer aux effets psychoactifs (p. ex., le sentiment d'euphorie, la diminution de l'anxiété et la somnolence), mais pas autant à l'effet analgésique.

Donc, lorsqu'un patient exprime le besoin de prendre des doses de morphine plus fortes pour le soulagement d'une douleur chronique, c'est peut-être parce qu'il veut ressentir les effets psychoactifs du médicament à l'égard duquel il a acquis une tolérance. Le fait d'acquérir une tolérance à un médicament ne signifie pas nécessairement que ce médicament soit dangereux ou qu'il y ait toxicomanie.

La sensibilité à une substance particulière étant très variable, il est parfois difficile de déterminer la présence d'une tolérance uniquement à l'aide de l'anamnèse.

 

Le syndrome de sevrage

Le syndrome de sevrage est caractéristique des troubles liés à la consommation de substances psychoactives, mais le fait d'éprouver des symptômes de sevrage ne signifie pas nécessairement qu'on fasse une toxicomanie.

Quand on fait un usage régulier d'une substance psychoactive, le cerveau s'adapte tant sur le plan biochimique que sur le plan structurel. Lorsqu'on cesse cet usage, la concentration cérébrale de la substance diminue et il en résulte un ensemble de signes et symptômes ; c'est ce qu'on appelle le sevrage. Il faut alors compter des jours, voire des semaines, pour que les récepteurs du système nerveux central se normalisent.

Les signes et symptômes du syndrome de sevrage sont à l'opposé de l'effet principal de la substance :

  • Le sevrage d'un somnifère entraîne une hyperactivité du système nerveux autonome et des complications médicales graves.
  • Le sevrage d'un opioïde s'accompagne d'anxiété, d'un état de manque important et de symptômes pseudo-grippaux.
  • Le sevrage d'un stimulant provoque de la dépression, des insomnies et un état de manque important.