Répercussions cliniques​

Les troubles liés à la consommation d'une substance à présent placés sur un continuum

Le DSM-5 n'est pas destiné à servir de guide de traitement. Il s'agit d'un système visant à catégoriser les personnes en fonction de la nature de leurs pathologies. Néanmoins, il va sans dire que tout système de classification comporte des répercussions juridiques et cliniques.

En redéfinissant les troubles liés à la consommation d'une substance (c'est-à-dire en les plaçant sur un continuum de sévérité et en éliminant les termes d'abus et de dépendance), le DSM-5 entraîne de nouvelles répercussions pour la pratique clinique et la façon dont les patients perçoivent leur trouble et leur désintoxication.

Si de nombreux spécialistes des toxicomanies continuent de classer les symptômes sous abus ou dépendance, le DSM-5 opère un virage conceptuel qui place sur un continuum les troubles liés à la consommation d'une substance – le degré de sévérité d'une pathologie oscillant au cours de la vie. Cette nouvelle façon de voir a d'importantes répercussions en matière de traitement et de désintoxication :

• Certains sujets ont avoir du mal à accepter la notion de continuum, car elle remet en question des idées reçues plus faciles à accepter.
• En revanche, cette notion pourrait être la bienvenue pour les personnes qui ont un problème de consommation moyennement sévère, en leur donnant espoir que leur comportement problématique peut être maîtrisé.

Reste à voir comment les cliniciens qui œuvrent dans ce domaine interpréteront ce changement.

La plupart des gens qui ont suivi avec succès un traitement contre la dépendance à l'alcool ou à une autre substance devront absolument s'abstenir d'alcool ou de drogue par la suite, mais il y a des cas où les comportements problématiques peuvent être pris en charge et stabilisés. L'établissement d'une distinction entre ces deux catégories de personnes exige du doigté de la part des spécialistes des toxicomanies, qui ont souvent besoin de temps pour tirer les choses au clair.