Dans Traitement.
Traitement des troubles concomitants
Principes de traitement
Pour le traitement des patients aux prises avec des troubles liés à la consommation d'une substance ainsi qu'avec des troubles mentaux, vous devriez vous fonder sur les principes suivants :
- Essayez de commencer par vous attaquer à la toxicomanie. Lorsqu'un patient ayant une dépendance à l'alcool ou à une autre substance présente des symptômes de dépression, d'angoisse, de psychose ou de tout autre trouble mental, dites-vous qu'à tout le moins, la dépendance est un facteur contributif. Dans la plupart des cas de troubles concomitants, l'abstention est l'option à privilégier.
- En cas de doute, adressez le patient à un psychiatre. Chez les patients qui ont des antécédents de troubles psychiatriques primaires, une anamnèse approfondie révèle souvent que ces troubles sont la cause profonde de la toxicomanie. Le traitement du trouble psychiatrique pourrait alors faciliter le traitement de la toxicomanie.
Objectifs de traitement
Les patients aux prises avec des troubles concomitants ont besoin de services complets de gestion de cas et d'un traitement intégré de la toxicomanie et des troubles mentaux.
1re phase : Préliminaires
Durant la 1re phase, les objectifs de traitement sont le sevrage sous supervision médicale et l'évaluation détaillée du trouble psychiatrique et sa stabilisation, l'accent étant mis sur la participation et la motivation du patient.
2e phase : Traitement de la toxicomanie
Durant la 2e phase, le traitement comprend le counseling, l'éducation du patient, la thérapie de groupe, l'entraide (p. ex., Alcooliques Anonymes), le counseling familial, le développement des aptitudes à la vie quotidienne et le traitement comportemental.
3e phase : Prévention de la rechute
Les objectifs de cette 3e phase sont le suivi et le soutien à long terme au moyen de l'entraide, d'un suivi des troubles concomitants et de la gestion de cas.
Principes généraux de la pharmacothérapie
Les patients présentant un trouble thymique ou anxieux assez léger et qui ont réussi à s'abstenir de consommer une substance psychoactive devraient faire l'objet d'un suivi d'une durée de quatre à douze semaines. En cas de persistance ou d'aggravation du trouble psychiatrique à l'issue de cette période, vous devriez envisager d'instaurer une pharmacothérapie. Toutefois, il faudra peut-être compter trois à six mois d'abstention avant qu'un diagnostic psychiatrique puisse être posé avec certitude.
Si les symptômes sont graves ou si vous avez de bonnes raisons de croire que le patient présente un trouble psychiatrique primaire, songez à instaurer une pharmacothérapie dans un délai plus court que quatre à douze semaines.
Si le patient n'est pas parvenu à s'abstenir de consommer la substance psychoactive et que vous ayez de bonnes raisons de croire qu'il présente un trouble psychiatrique primaire, songez à instaurer une pharmacothérapie.
Essayez d'éviter de prescrire des benzodiazépines et des opioïdes, sauf dans les cas suivants :
- sevrage alcoolique grave (benzodiazépines)
- douleur intense (opioïdes appropriés).
Il ne faut pas prescrire de benzodiazépines pour la gestion à long terme des troubles anxieux primaires chez les patients qui font une alcoolodépendance.
Les modules de la trousse à outils sur la toxicomanie en milieu de soins primaires sont :