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Diagnostic de la toxicomanie envers les opioïdes

Étapes du diagnostic

Procédez à un diagnostic minutieux en suivant les étapes suivantes :

  • Effectuez une anamnèse de la consommation d'alcool et d'autres drogues.
  • Effectuez une anamnèse psychiatrique :

o   Les réactions physiologiques engendrées par la toxicomanie envers les opioïdes peuvent être la cause directe de dépression et d'anxiété. Il s'agit d'un phénomène couramment observé chez les patients qui prennent des doses élevées de substances aux effets sédatifs : opioïdes, alcool ou benzodiazépines, par exemple.

o   La toxicomanie envers les opioïdes peut aussi conduire indirectement à la dépression, en raison de ses effets néfastes sur les relations sociales, les finances et d'autres aspects de la vie. Il n'est pas rare qu'un patient qui a une toxicomanie envers les opioïdes déclare que « Si je ne suis pas soigné, je vais me tuer ».

  • Demandez au patient s'il a remarqué des changements relatifs à sa vie de famille ou à son travail, par exemple, depuis qu'il a commencé à prendre des opioïdes.
  • Demandez-lui s'il a connu des problèmes liés à sa consommation d'opioïdes (p. ex., conflits, baisse de rendement au travail).
  • Déterminez le mode de consommation de l'opioïde (le patient le prend-il aux heures indiquées ou en fait-il une surconsommation ponctuelle ?).
  • Déterminez l'efficacité analgésique de la dose actuelle.
  • Déterminez si la dose actuelle a des effets psychoactifs. Les patients qui présentent des signes de toxicomanie trouvent que les opioïdes soulagent l'anxiété et leur procurent une sensation de calme et de paix et un surcroît d'énergie.
  • Interrogez le patient au sujet de symptômes de sevrage :

o   Pendant combien de temps a-t-il été capable de se passer d'opioïdes ?

o   A-t-il éprouvé de l'inconfort durant cette période ?

o   A-t-il déjà eu recours à des opioïdes pour soulager des symptômes de sevrage ou y parer ?

  • Déterminez si le patient éprouve de la douleur due à un sevrage. Cela pourrait être le cas s'il signale :

o   une exacerbation prononcée de sa douleur lorsque l'effet de l'opioïde se dissipe ;

o   des myalgies diffuses (« J'ai mal partout ») ;

o   une dysphorie ;

o   une douleur intense et des symptômes de sevrage matinaux, rapidement soulagés par la prise de l'opioïde.

  • Soyez à l'affût de comportements anormaux relativement à la prise des médicaments (p. ex., obtention d'ordonnances multiples ou acquisition d'opioïdes auprès de membres de la famille ou d'amis, ou sur le marché clandestin).
  • Effectuez un examen clinique.
  • Si possible, interrogez la personne qui vit avec le patient ou un proche parent, car ce sont ces personnes qui sont généralement les premières à remarquer les problèmes liés à l'usage des opioïdes.

o   Mise en garde : si vous avez des raisons de soupçonner que la personne que vous soignez est victime de violence conjugale, n'interrogez pas la personne qui partage sa vie.

o   Remarque : la confidentialité devant être protégée, n'interrogez de tiers qu'en présence du patient (consentement implicite) ou si vous avez une autorisation écrite de sa main.

Recueil d'informations supplémentaires

Examinez le patient afin de détecter des problèmes éventuels et faites appel à d'autres sources d'information pour compléter le diagnostic :

  • Usage d'opioïdes par injection : Examinez les régions de la fosse antécubitale, des mains, des pieds, de l'aine et du cou pour voir si elles ne présentent pas de traces de piqûres d'aiguille.
  • Intoxication aux opioïdes : Se manifeste par la dilatation des pupilles, la somnolence et la sudation.
  • Symptômes de sevrage aux opioïdes : L'agitation, l'horripilation (chair de poule), la sudation, l'augmentation des bruits intestinaux, les larmoiements, les reniflements, la dilatation des pupilles, la sensibilité musculaire, la tachycardie et l'hypertension sont autant de symptômes de sevrage aux opioïdes.
  • Hépatopathie : Le patient présente-t-il un ictère, une hépatosplénomégalie, des signes cliniques d'hépatopathie chronique ou une ascite ?
  • Examens de laboratoire :

o   Une élévation du taux d'ALAT et la présence d'anticorps contre le virus de l'hépatite C pourraient indiquer un usage d'opioïdes par injection, passé ou présent.

o   Une élévation du taux de la gamma-GT et une augmentation du VGM indiquent souvent une consommation excessive d'alcool.

o   Le test de dépistage urinaire de drogue peut révéler un usage abusif de médicaments, un manque de fidélité au traitement, un problème avec une autre drogue ou un problème de boisson.

  • Dossier médical antérieur : Une conversation téléphonique avec l'ancien médecin de famille du patient (avec le consentement de ce dernier) pourrait apporter des révélations cliniques importantes.