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Buprénorphine-naloxone

Prescription de buprénorphine-naloxone

Les médecins n'ont pas besoin d'exemption pour prescrire de la buprénorphine-naloxone, mais l'Ordre des médecins et chirurgiens de l'Ontario recommande de suivre une formation avant d'en prescrire.

On peut suivre cette formation en ligne ou en salle de classe dans le cadre du programme de certification sur le traitement de la dépendance aux opioïdes (Opioid Dependence Treatment Certificate Program) offert par l'Université de Toronto et le Centre de toxicomanie et de santé mentale. La buprénorphine a un profil d'innocuité relativement favorable, mais la formation est importante, car son mode de prescription est différent de celui de la plupart des autres médicaments et semblable à celui de la méthadone.

Les médecins dont les patients n'ont pas facilement accès à une clinique dispensant des traitements d'entretien par agonistes opioïdes ont tout intérêt à suivre cette formation. L'expérience clinique a montré qu'il était bien plus efficace et moins éprouvant de prescrire l'association buprénorphine-naloxone que de continuer à prescrire d'autres opioïdes aux patients présentant une toxicomanie envers les opioïdes.

Mode d'action de l'association buprénorphine-naloxone

L'association buprénorphine-naloxone (dans une proportion de 4:1) est commercialisée sous forme de films sublinguaux. La buprénorphine étant un agoniste partiel des récepteurs opioïdes μ avec un effet plafond, le risque de dépression respiratoire et de décès dû à une surdose est moins important que celui qui est associé à la surdose d'agonistes entiers comme la méthadone ou l'oxycodone (Auriacombe et coll., 2004 ; Borron et coll., 2002).

La buprénorphine se lie étroitement aux récepteurs opioïdes et elle s'en dissocie lentement, ce qui se traduit par un effet lent à se manifester et une durée d'action prolongée. C'est pourquoi on s'en sert pour traiter la toxicomanie. Convenablement dosée, la buprénorphine soulage les symptômes de sevrage opioïde et atténue l'état de manque durant 24 heures ou plus, sans provoquer de sédation ou d'euphorie.

La naloxone, un médicament à courte durée d'action qui s'administre par voie parentérale, est employée pour traiter le surdosage aux opioïdes. On l'emploie aussi pour traiter la toxicomanie envers les opioïdes et dissuader les gens de s'injecter de la drogue. La naloxone n'est pas absorbée par voie sublinguale, mais elle bloque les récepteurs opioïdes lorsqu'elle est injectée, ce qui amène les patients qui ont une dépendance physique aux opioïdes à se sevrer.

En début de traitement, les films de buprénorphine-naloxone sont dispensés quotidiennement et pris sous la supervision d'un pharmacien. Si le patient est stable et a cessé de faire un usage problématique d'opioïdes et de prendre d'autres drogues, il pourra graduellement se voir prescrire des doses à prendre chez lui.

Quels sont les candidats au traitement à l'association buprénorphine-naloxone ?

L'association buprénorphine-naloxone est comparable à la méthadone pour ce qui est de l'efficacité. Le choix entre les deux doit donc être fait en commun par le patient et le médecin. L'association buprénorphine-naloxone est un produit pharmaceutique à usage limité couvert, pour les patients admissibles, par le Programme de médicaments de l'Ontario. Pour que les patients puissent obtenir le remboursement, le médecin doit inscrire le code correspondant au motif de la prescription, comme indiqué ci-dessous.

 

Programme de médicaments de l'Ontario – Codes de prescription de l'association buprénorphine-naloxone (Suboxone), un produit pharmaceutique à usage limité

Suboxone 2 mg/0,5 mg

Suboxone 8 mg/2 mg - films sublinguaux

437 – Pour le traitement de la dépendance aux opioïdes chez les patients qui n'ont pas répondu au traitement par méthadone, qui ont une intolérance importante à cette substance, pour qui elle est contre-indiquée ou qui pour qui elle présente un risque élevé d'intoxication.

Remarque : Sont à « risque élevé d'intoxication » par méthadone les personnes qui prennent des benzodiazépines, qui font une consommation abusive d'alcool ou qui en sont dépendantes, les personnes âgées, les patients qui sont dépendants à la codéine ou qui font un abus d'opioïdes sans que ce soit de façon journalière, ceux qui prennent des médicaments qui interfèrent avec le métabolisme de la méthadone et ceux qui présentent un risque élevé d'allongement de l'intervalle QT.

Remarque : Pour pouvoir prescrire de la Suboxone, les médecins sont tenus de suivre un cours agréé sur la toxicomanie envers les opioïdes et son traitement par la buprénorphine.

Période d'autorisation : 1 an

438 – Pour le traitement de la dépendance aux opioïdes, en l'absence d'un programme de traitement de maintien à la méthadone ou lorsqu'un tel programme existe mais qu'il n'est pas accessible (c.-à-d., qu'il n'existe pas de programme local ou, si un tel programme existe, que la liste d'attente est de plus de 3 mois).

Remarque : Pour pouvoir prescrire de la Suboxone, les médecins sont tenus de suivre un cours agréé sur la toxicomanie envers les opioïdes et son traitement par la buprénorphine.

Période d'autorisation : 1 an

 

Autres indications cliniques

Les médecins peuvent aussi envisager de prescrire l'association buprénorphine-naloxone dans les cas suivants :

  • les restrictions concernant la prise de méthadone chez soi ne conviennent pas au patient en raison de ses activités professionnelles, de ses obligations familiales ou d'un problème de transport ;
  • ils ont affaire à de jeunes patients dont la toxicomanie envers les opioïdes est récente ; en effet, il pourrait être plus aisé d'arrêter graduellement ce médicament que la méthadone, car le syndrome de sevrage qui lui est associé est théoriquement plus bénin (Lintzeris et coll., 2001).