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Prescription de méthadone
Au Canada, pour pouvoir prescrire de la méthadone pour la toxicomanie envers les opioïdes, les médecins ont besoin d'une exemption aux termes de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances (1996). Les exemptions concernant la prescription de méthadone pour le traitement de la toxicomanie sont accordées par les provinces. [Link to provincial physician colleges that have methadone page—link to be added]
Mode d'action de la méthadone
Tout comme la morphine, l'oxycodone et d'autres opioïdes, la méthadone est un puissant agoniste entier des récepteurs opioïdes μ. En outre, grâce à des propriétés pharmacologiques uniques, elle est très utile pour le traitement de la toxicomanie envers les opioïdes :
- En raison de ses effets qui sont lents à se faire sentir et de sa durée d'action prolongée, la méthadone convenablement dosée ne provoque ni intoxication ni sédation chez les patients dépendants aux opioïdes.
- Les patients qui reçoivent une dose optimale de méthadone obtiennent un soulagement des symptômes de sevrage et de l'état de manque durant 24 heures, ce qui leur permet de garder les idées claires et d'avoir des activités normales.
Innocuité de la méthadone
La méthadone ayant une très longue demi-vie (55 heures ou plus chez les patients sans tolérance acquise à la méthadone), il se produit une accumulation sérique graduelle du médicament. Au bout de trois jours de traitement, le taux sérique est d'environ 85 % du taux final. En termes cliniques, cela signifie qu'une dose de méthadone à peine suffisante au jour 1 pourrait entraîner une surdose fatale au jour 5. Les médecins qui prescrivent de la méthadone ont la formation nécessaire pour minimiser le risque de surdose et ils appliquent des protocoles stricts pour l'établissement des doses.
La première cause des décès attribuables à la méthadone est probablement l'usage détourné qui est fait de ce médicament (Madden et Shapiro, 2010). Les médecins qui prescrivent de la méthadone s'efforcent de réduire ce risque en faisant effectuer des tests réguliers de dépistage urinaire de drogue et en introduisant de façon très graduelle la prise du médicament à domicile.
Quels sont les candidats au traitement à la méthadone ?
L'efficacité de la méthadone étant très semblable à celle de l'association buprénorphine-naloxone, le choix doit être fait conjointement par le patient et le médecin.
La méthadone pourrait être préférable pour les patients qui :
- n'ont pas obtenu de bons résultats avec le traitement à la buprénorphine ou qui ne sont pas couverts par un régime public ou privé d'assurance-médicaments et qui n'ont pas les moyens de suivre un traitement à la buprénorphine ;
- sont socialement instables ;
- s'injectent de la drogue ;
- ont une toxicomanie de longue date envers les opioïdes.
De tels patients peuvent bénéficier de programmes de traitement complets à la méthadone – des programmes très structurés offrant du counseling et des services médicaux.
Chez les patients dépendants à l'héroïne, des doses élevées de méthadone peuvent être plus efficaces que la buprénorphine pour l'adhésion au traitement.
Les modules de la trousse à outils sur la toxicomanie en milieu de soins primaires sont :