Démence : Évaluation des capacités fonctionnelles
Au-delà de la cognition : Cinq domaines essentiels à évaluer
Évaluez le soignant
Si les renseignements que le soignant peut fournir sont très importants dans l'évaluation de la démence, assurez-vous également de prendre la mesure de son stress et de mettre en œuvre des stratégies pour l'aider à le gérer. En voici quelques-unes qui contribuent à réduire les tensions personnelles :
- Obtenez des soutiens complémentaires, qu'ils soient informels ou formels, en orientant le soignant vers des agences de soins à domicile.
- Aidez-le à gérer les comportements du patient qui posent un défi.
- Discutez de la place des soins de relève.
- Identifiez toute dépression du soignant, et traitez-la.
- Offrez-lui une psychoéducation, et orientez-le sur les matériels d'auto-assistance et les matériels psychoéducatifs comme « La journée de 36 heures » (« The 36-Hour Day »).
Évaluez les capacités fonctionnelles
Toute modification des capacités fonctionnelles d'un sujet âgé doit entraîner une évaluation à la recherche d'une démence.
Il est important d'évaluer les capacités fonctionnelles, car la démence et les affections comorbides peuvent affecter le fonctionnement. L'importance, en termes de soins, du soutien nécessaire aux personnes dans la communauté dépend en effet de l'impact des capacités fonctionnelles sur l'autonomie en matière de santé.
Demandez au patient et au soignant de vous signaler toute modification dans les activités de la vie quotidienne, en sachant que les activités instrumentales (voir ci-dessous) sont affectées avant les activités élémentaires.
Passez en revue les activités élémentaires de la vie quotidienne à la recherche de modifications :
- marche
- bain
- continence
- habillage
- alimentation
- toilette
- déplacements
Passez en revue les activités instrumentales de la vie quotidienne à la recherche de modifications :
- courses
- entretien de la maison
- gestion des finances
- préparation des repas
- utilisation du téléphone (et tout particulièrement la connaissance des contacts d'urgence)
- transport
- gestion des médicaments.
Évaluez la conduite
Être obligé d'arrêter de conduire est inévitable pour les adultes atteints de démence progressive. Ce sujet doit être très vite abordé dans les discussions au cours de la maladie.
Pour ce qui est des patients atteints d'une démence précoce, il faut discuter des stratégies permettant de réduire le risque d'accident, comme limiter la conduite aux environnements familiers, conduire sous supervision, conduire seulement durant la journée, et réduire au minimum les distractions à l'intérieur même du véhicule.
La démence modérée à sévère est une contre-indication à la conduite. On parle de démence modérée devant la perte d'au moins deux activités instrumentales de la vie quotidienne, et de démence sévère quand le patient est incapable de réaliser au moins une activité élémentaire de la vie quotidienne.
D'après les lignes directrices canadiennes, l'altération cognitive associée à la perte de la capacité de réaliser deux activités instrumentales de la vie quotidienne signifie que la personne n'est probablement plus capable de conduire.
Informez-vous avec la publication de l'Association médicale canadienne intitulée Évaluation médicale de l'aptitude à conduire – Guide du médecin.
En général :
- Prenez en compte les problèmes médicaux et les médicaments susceptibles d'augmenter le risque de conduite non sécuritaire.
- Soyez au courant des impératifs provinciaux et territoriaux quant à la déclaration d'aptitude à conduire.
- Évaluez, au-delà de la démence elle-même, les autres facteurs essentiels à une conduite sécuritaire (par ex., mobilité, vision, stabilité émotionnelle, autres affections médicales).
Passez en revue les antécédents :
- Posez des questions au patient concernant :
- des accidents récents ou évités de justesse
- des incidents de désorientation momentanée ou définitive lors de la conduite
- ses habitudes antérieures de conduite.
Évaluez les capacités concernant le traitement, les finances et les soins personnels
La capacité est l'aptitude d'une personne à comprendre les informations concernant certaines prises de décisions, et à évaluer la mesure dans laquelle cette information s'applique à sa propre situation. La capacité est spécifique à chaque tâche et à chaque situation. Une incapacité dans un domaine précis ne signifie pas nécessairement que la personne présente également une incapacité dans tous les domaines pour lesquels des décisions doivent être prises.
Il est important d'évaluer les capacités concernant diverses questions problématiques :
- décisions thérapeutiques
- consentement à des soins de longue durée
- capacité de tester (faire un testament)
- capacité de donner une procuration.
Évaluez la planification pour le futur
Si le patient en est capable, discutez avec lui de sujets tels que :
- la rédaction d'un testament
- l'établissement de directives préalables
- l'établissement de procurations pour les soins et les finances.
Faites participer la famille aux discussions concernant l'évolution de la démence et la planification de soins de longue durée.
Psychiatry in primary care toolkit
The Psychiatry in Primary Care App has been decommissioned.
The revised print version of Psychiatry in Primary Care is avaible through the CAMH store.
We have posted a number of revised chapters from the book in Treating Conditions and Disorders in the new Professionals section of camh.ca.
Clinical guidelines
Caregiving strategies for older adults with delirium, dementia and depression (RNAO, 2004, 2010)
Recommendations on screening for cognitive impairment in older adults (Canadian Task Force on Preventative Health, 2015)